Le pavillon galope, les bureaux patinent

Le pavillon galope, les bureaux patinent

URBANISME. La livraison du chantier du Pavillon de la Mer, sur le port de Nice, est confirmée pour fin avril. Après avoir accueilli l'UNOC, la ville récupèrera les bâtiments pour y aménager une gare maritime et y accueillir des évènements.

La grand-messe internationale de l'immobilier bat son plein à Cannes avec un absent parmi les exposants locaux pour cette édition 2025 du MIPIM, la Métropole Nice Côte d'Azur. Qu'à cela ne tienne, Christian Estrosi, son président, n'a pas renoncé à mettre ses projets sous les projecteurs.

Il a appelé près de 300 acteurs économiques du territoire, dont les professionnels de l'immobilier d'entreprise réunis au sein du CICA (Club Immobilier Côte d'Azur) pour leur présenter l'avancement des travaux du futur Pavillon de la Mer, aménagé sur le port pour accueillir en juin prochain, la 3e Conférence des Nations Unies sur l'Océan (UNOC). 'Les travaux ont démarré en janvier et nous serons prêts pour la remise des clés des bâtiments aux Nations Unies fin avril', a rassuré le maire de Nice.
Le chantier, confié à GL-Events (Lyon), comprend trois bâtiments démontables pour un total de 10.600m² avec un triple défi à relever, patrimonial (il est réalisé dans un secteur sauvegardé), environnemental, et sur un timing ultra-serré.

CE PALAIS, C'EST UN ATOUT ÉCONOMIQUE, AU BORD DE LA MER, QUI NOUS FAISAIT DÉFAUT

Une fois le rideau tiré sur l'UNOC, la ville récupèrera dès juillet les bâtiments dont une partie sera conservée pour y aménager une gare maritime et le futur centre de congrès pour lequel, a précisé Christian Estrosi, 'des réservations venant du monde entier ont déjà été enregistrées pour des évènements en 2026 et 2027 et même jusqu'en 2030'. De quoi rassurer les professionnels du tourisme inquiets depuis la démolition d'Acropolis sur l'avenir du tourisme d'affaires. Nice disposera bien, à terme, d'un (vrai) palais des expositions, qui devrait être construit comme prévu sur l'actuel site du MIN à l'Ouest de la ville, a confirmé le maire.

Attentisme sur le marché de l'immobilier de bureaux

'Ce projet fera rayonner encore plus Nice et son port', a insisté Christian Estrosi. Un message bien accueilli aussi par les commercialisateurs de l'immobilier d'entreprise qui pointent le faible stock disponible sur Nice et invitent les promoteurs, aujourd'hui prudents, à lancer de nouveaux programmes.
Le bilan 2024 dressé par le CICA recense 65.704m² de bureaux commercialisés sur les Alpes-Maritimes, soit une baisse de 16% par rapport à 2023, baisse inférieure toutefois aux -19 % enregistrés sur le marché des régions en France.

Nice et Sophia Antipolis font jeu égal avec plus de 32.000m2 placés chacune. Comparé aux transactions réalisées en 2023, c'est mieux pour Nice, moins bien pour la technopole. Le stock augmente légèrement (+4,7%), à 95.423m2 de surface disponible avec une offre neuve très limitée (9.000m2) à Nice, plus consistante (23.757m²) à Sophia Antipolis compte tenu des dernières livraisons de programmes. Les prix à  la location restent relativement stables, autour de 260€ du m2 à Nice, 240€ côté Sophia Antipolis.
'Les fondamentaux du marché restent bons', estime Grégory Renault de Nicéa Conseil, malgré 'un certain attentisme tant du côté de la demande que des promoteurs', ce qui laisse augurer un exercice 2025 dans la même tonalité que 2024, à moins d'un rebond de la demande au second semestre, si les acteurs économiques retrouvent la confiance.

CHRISTIANE NAVAS

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